15.04.2007
Cheval et ses poulains au musée
Les facteurs sont sympas. Même ceux qui ressemblent pas à Spirou. Question bonne bouille, Ferdinand Cheval était plutôt du genre émacié mais y’en a que ça inspire. La preuve cette invitation de Rancillac pour l’actuelle expo du Musée de la poste à Paris (6 avril/1er septembre 2007). Vous pouvez dire qu’il s’est pas foulé le Bernard à superposer le portrait du facteur à une image de canasson, vous verrez qu’elle fera son petit effet.
Votre petite âme errante a traîné dans cette expo une copine de bureau qui a trouvé «kitschissimes» les objets de Paul Amar.
Parce que, j’ai oublié de vous signaler, que ladite expo s’intitule Avec le Facteur Cheval et qu’on y voit non seulement Cheval mais aussi «ses poulains» comme le remarque Edouard Launet dans Libé du 11 avril.
Si j’avais pas à éplucher mes pommes, mes poires et mes scoubidous pour faire la compote du dimanche je vous énumérerais toutes les autres autres vedettes «cavalant» autour du Palais imaginaire : Etienne-Martin et son Escalier, Niki, Tinguely et le Cyclop,
l’excentrique milliardaire Edward James et son Jardin d’Eden surréaliste construit en pleine jungle mexicaine,
Jacques Warminski et son Hélice terrestre que vous pourrez voir en live un de ces 4 ouikènes en vous rendant, si vous avez pas peur des troglos, à l’Orbière dans le Maine-et-Loire.
Retrouvez tout ce beau monde dans le catalogue attrayant et qui sent bon l’imprimerie.
Dans une première partie d’Hommages, vous aurez pour le prix (20 €) les clichés des grands photographes qui se sont succédés sur le monument : Denise Bellon, Robert Doisneau, Gilles Ehrmann, Lucien Hervé, Clovis Prévost. Et puis, moi ce que j’aime bien c’est que les textes de Josette, Eric, Christophe, Claude et Clovis (Rasle, Le Roy, Bonin, Prévost) sont poivrés de chouettes documents rares : souvenirs des visites de Matta, de Breton, d’Ernst, photo de D. Bellon montrant Colette Brunius sous les regards bienveillants ou amoureux du rondouillard André Delons et du svelte Jacques Brunius.
To whom who do not read french, please note that all the texts of With Facteur Cheval are translated in english.
See you later, animulators !
17:55 Publié dans Expos, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, Ferdinand Cheval, Paul Amar, Jacques Warminski, Edward James, Jacques B Brunius | | Imprimer | | |
09.04.2007
D'Hauterives à Lens-Lestang
Une chose en entraînant une autre, faut pas j’oublie de vous conseiller de vous grouiller pour rendre visite au Palais du bon Cheval. Dans 5 ans d’ici il aura sans doute fondu comme un bonbon sous la langue d’un galopin de cours élémentaire.
Usé par le passage de millions de claquettes et de basquettes, érodé par le frottage de tant de mains et de derrières baladeurs.
Si les créations d’art brut sont menacées par l’indifférence, elles le sont aussi par le succès touristique à son stade industriel-ravageur. On ne piétine plus le Parthénon, on ne tourne plus autour des pierres de Carnac.
Je me demande pourquoi on ne laisserait pas le Palais idéal respirer tranquille. Avec un peu de recul, il n’en est pas moins extra et on pourrait exploiter mieux les moyens de médiatisation modernes. Pour une fois ça se justifierait. Heureusement, la création d’art c’est comme le chiendent. Arrachée ici, elle repousse à côté.
Pas plus loin que dans le village voisin de Lens-Lestang, sur la D 538, en direction d’Hauterives, l’œil de l’automobiliste est attiré par la touchante et modeste installation d’un monsieur surnommé « le marin » en raison de son passé de matelot et des beaux tatouages (un aigle, un Christ, un indien coiffé de plumes) qui ornent ses bras et ses épaules.
Faut voir comment ça chante sous le soleil d’avril toutes ces pierres, ces objets que cet homme affable et spontané a trempé dans la couleur bleue, orange ou vert d’eau et disposés en savant désordre devant l’entrée de son petit domaine et sur la façade de sa maison séparée de la route par un fossé profond.
Amateur de machines à coudre,
de moules à gaufres, de serpes, de cafetières, monsieur G. le marin (qui a touché aussi à la brocante) s’est plu à donner à ces vestiges une seconde chance.
En dehors de tout mobile artistique, ça va de soi, son truc à lui étant plutôt les moutons qu’il abrite dans des cabanes malicieusement pourvues par ses soins de pancartes récupérées du genre : LIBRAIRIE
21:50 Publié dans Glanures, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ferdinand cheval, art brut | | Imprimer | | |
08.04.2007
Cheval à tous crins
Coucou, mes p’tits loups, votre âme errante est de retour après avoir sacrifié aux rites pascaliens. Comme je n’ai plus rien à me mettre, je suis allée chez Cheval m’acheter un Ticheurte. «Obstinément le rêve» qu’il proclame ! Ma copine Isa me l’a taxé au retour.
Pour ceux qui en seraient restés à l’épisode précédent, il faut rappeler que Neck Chand mène à tout. En témoigne cette inscription de 1996 laissée par deux Bruxellois sur le Livre d’or dudit Palais : «Nous avons entendu vanter ce merveilleux palais du facteur Cheval à Chandigar (Penjab, Inde) où il est très connu et sert de référence à un monument analogue : Le stone garden».
J’extrais cette citation d’un bouquin de Lucien Riband bradé pour 1 € à la boutique du site d’Hauterives. Les Visiteurs célèbres ou moins célèbres du Palais idéal que ça s’intitule. L’auteur a eu la bonne idée de relever des commentaires sur le livre d’or du Palais idéal de 1905 à 2000 et la moins bonne idée de les assortir de précisions historiques qui éloignent du vif du sujet.
Malgré cette vision wikipédienne des choses et un classement très personnel (aristocrates, gens du pays, sportifs, militaires etc.), il faut commander par douzaines cet ouvrage qui garde trace du passage d’un Prince (de Saint-Ouen), d’un Poilu d’Orient, de l’équipe de France de foot, de Choupette et Bibiche de Mostaganem (1956), d’Aline et Dédé (2000) aussi bien que du Dr Pangon qui signa le premier le 1er janvier 1905.
A côté des cons (dont un ministre), des agressifs («Crachouillis de sorcière»), des enfants («On dirait le palais de la petite sirène»), des poètes («Une cabane à outils de rêves»), on note avec émotion le passage de Jacques Brunius (30 mars 1939), de Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely (30 janvier 1963). On apprend que c’est l’écrivain Jean Dutourd (visite du 29 mai 1965) qui aurait, par l’intermédiaire de son gendre, alors ministre des Postes, alerté André Malraux au sujet du Palais.
23:55 Publié dans Ecrits, In memoriam, Oniric Rubric, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ferdinand Cheval | | Imprimer | | |
01.03.2007
Hommage jazzy au facteur Cheval
Et maintenant … miousic ! On sait que je n’y connais rien mais ce n’est pas une raison pour fermer ses oreilles. Musique et Facteur.
Non, ce n’est pas du joufflu Olive et de ses 500 signatures dont je veux vous parler mais du roi des facteurs, j’ai nommé Cheval Ferdinand.
Un hommage musical à son célèbre Palais idéal, c’était fatal, ça devait arriver un jour.
C’est chose faite depuis la sortie le 22 février 2007, aux éditions Le Chant du Monde d’un album du pianiste Edouard Bineau intitulé L’Obsessioniste. Une suite de pièces pour piano seul ou pour piano et clarinette (en duo avec Sébastien Texier).
Toutes ont, parait-il, un lien avec le site ou avec son créateur. A vous de voir, je veux dire d’entendre. C’est lors d’un concert à Hauterives en 2004 dans le cadre d’un festival que l’idée de cet hommage serait venu à Bineau. «Folie et poésie, tendresse et provocation, légèreté et puissance, mégalomanie et humilité» tels sont les mots qui viennent à la bouche de ce musicien quand il évoque cette rencontre. A la réflexion ça fait un bon programme, Animula vote pour.
23:00 Publié dans Zizique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ferdinand cheval, art brut | | Imprimer | | |
19.11.2006
Du BHV au Poitou
J’adore comment les choses s’enchaînent.
Les choses, les mots, les livres. J’étais en route pour le B.H.V., riant sous ma cape (l’automne, je porte une cape) parce que, dans mon fone mobile, Reinette-la-sorcière tentait de me convaincre que Chabichette, la blanche chouchoute des médias, était un petit trésor en sucre promis à toutes les tasses de thé élyséennes, quand je suis tombée sur une foire à tout. J’entends par là une de ces «ventes de charité» (je sais, ça s’emploie plus, c’est ringard!) qui fleurissent à l’approche de Noël. Celle-ci, installée dans la cour d’un temple protestant grand comme un jouet, proposait quelques livres par le truchement de 2 vieilles dames frisottées. Oubliant sur le champ le mignon lampadaire que j’étais partie chercher, j’entrainai mon chéri, pestant contre ce contretemps, pour me précipiter sur les poèmes de Jean Victor Pellerin Traduit de l’esquimau.
Avec leur masque inuit en couverture, ils végétaient là en compagnie d’un vieux numéro du Touring Club contenant un article d’Anatole Jakovsky sur Le Palais idéal du facteur Cheval et de la biographie, dépenaillée mais tant pis, de Christophe par Caradec. Tamponnée d’un cachet Grande Gidouille elle avait dû appartenir à un pataphysicien. Que faisait-elle là ? Et que faisait là ce bouquin de Maurice Fombeure : Le Vin de la Haumuche réédité par UPCP en 1989 grâce à Catherine Robert «de la Médiathèque régionale de Niort»?Ces nouvelles inspirées à Fombeure par son Poitou natal ont de quoi réconcilier avec cette région celles qui en ont royalement ras la capuche qu’on la leur vende comme modèle de république. Je vous recommande la première sur Les sobriquets, vous verrez qu’on n’a rien inventé avec «Chabichette». Evidemment avec tout ça, y avait un monde fou au magasin. La queue pour l’escale-à-tort était aussi grande que dehors pour l’expo Doisneau. De rage, je suis allée me tremper dans l’atmosphère bisounours du Marché aux fleurs. J’ai bien fait parce que, non loin de là, femme sage que je suis, j’ai ramassé, près du portail du Conseil de prud’hommes, un dessin de mur hyper zarbi.
17:40 Publié dans Glanures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ferdinand Cheval, Graffiti, art brut | | Imprimer | | |